Le travail de Danielle Orchard convoque régulièrement l’histoire de la peinture, de Cézanne à Picasso, de Bonnard à Matisse, que ce soit à travers des références stylistiques au point de vue multiple du cubisme analytique, ou la récurrence de sujets d’un musée imaginaire – de la femme à sa toilette aux odalisques qu’elle revisite avec le regard d’une femme artiste du XXIe siècle – , les toiles réunies dans l’exposition Page Turner font écho, de manière consciente et directe, au maître des jeunes filles, des chats et d’un temps suspendu, Un nu, omniprésent et décalé, atemporel et abstrait, alors même qu’il apparaît dans la familiarité de scènes du quotidien. L’artiste aime jouer sur les déplacements, tordre le réel et détourner le contexte, conférant à ces scènes quotidiennes un caractère allégorique et sacré.