Organisée par la sculptrice Genesis Belanger et la peintre GaHee Park, Finger Bang présente le travail de 22 artistes vivants qui représentent des doigts et des mains à des fins et des effets divers. Les résultats sont très variés mais s’accordent sur une chose : la main reste un domaine qui mérite toujours d’être exploité pour ses significations psychologiques, sexuelles, et politiques. Une grande partie des oeuvres de l’exposition est d’inspiration surréaliste et, en accord avec ça, l’imagerie corporelle est omniprésente. Des doigts et des mains apparaissent là où ils ne devraient pas être, souvent coupés ou séparés du corps dont ils proviennent.
L’histoire de l’art regorge de mains. Pensez au Christ pantocrator, présidant quelque dôme en ruine couvert de fresques avec son signe de paix qu’il dresse comme un drapeau en berne. Regardez les saints et leurs outils – une clé, une ancre, un plateau de seins... Les mains étaient l’épicentre de l’identité, un bottin mondain. Imaginez maintenant La création d’Adam de Michel-Ange à la chapelle Sixtine; un peu mou du poignet, Adam reçoit l’étincelle de vie de Dieu. Des mains qui donnent, des mains qui prennent. L’art, dont les fonctions religieuses et didactiques sont désormais obsolètes, est plus manuel que jamais.